Le village de DIANT, d’origine celtique, qui s’orthographiait primitivement Diantenis, Diens, Dian et enfin Diant, bien que modeste par son importance, peut cependant se glorifier d’un histoire locale très fournie et que bien des cités plus importantes ne possèdent pas.
Son manoir féodal remonte au X° siècle. Don Morin, historien du Gâtinais, en parle comme d’une construction très ancienne, ajoutant que les rois y séjournèrent assez souvent. Du reste, les terres environnantes portent encore, au cadastre, les noms caractéristiques de terres de la Quesonne ou Couronne.
Milon Crochu et Pierre de Voulx semblent en avoir été les premiers seigneurs, avec Geoffroy de Dyans. Apparait ensuite la famille des Barres dont Guillaume premier du nom, qui était déjà seigneur d’Egreville à la fin du XII° siècle et à qui la seigneurie de Dian fut sans doute octroyée en récompense des grands services rendus au roi par sa vaillance !
Jean des Barres 1210 - Pierre des Barres qui affranchit les serfs de son domaine en 1247 (acte ratifié en 1269 par le comte Thibault de Champagne) – Charles des Barres, dont la fille Marguerite épousa le seigneur de Milly, Hugues de Bouville. Après la mort de Charles des Barres, en 1282, la terre de Diant avait été vendue ou donnée à un Conseiller du roi, François Chanteprime dont la petite fille porta la Seigneurie de Diant en mariage à un Receveur des Finances, Etienne de Bonnay. La fille unique de celui-ci – Guillaumette – épousa Guillaume d’Allégrain. Cette illustre famille, les Allégrain, conserva pendant plus de 350 ans la seigneurie de Dian, qu’elle agrandit considérablement.
Robert d’Allégrain, jacques et Louis étaient Seigneurs de Blennes, de Voulx et de Dian. François d’Allégrain était Conseiller au Parlement de Paris. Jacques d’Allégrain fit ériger la terre en Vicomté. Son fils, Louis Vicomte de Dian chassé de son château par suite d’un bail judiciaire qui en attribuait la jouissance à pierre Satin, bourgeois de Paris –soutin en 1713 in siège de quelques jours contre les soldats du roi qui venaient l’expulser, mais son fils, qui s’appelait également Louis, renonça à la succession. Cependant, après un arrangement, il revint à Dian où, un an après, comme son père, il soutin un nouveau siège. Il fut arrêté en 1717 et envoyé à la Conciergerie. Son épouse, née marguerite de Saint Aubin, se retira à Voulx.
Le 29 juillet 1717, le Domaine de Dian fut adjugé à pierre de Chamousset, maître de comptes. Après sa mort en 1742, ses héritiers cédèrent ce domaine à René Cordier de launay qui possédait déjà le compté de Vallery, les terres de Blennes, Boismillet, Voulx, Villethierry etc…. Claude René de Montreuil, son héritier et dont le fille épousa le fameux Marquis de Sade, ne conservera que les terres de Blennes et Valery, et Dian passe, en 1175, à son beau-frère, le compte de Toulongeon, Brigadier des Armées du Roi. Enfin, le château et le domaine de Dian, échurent au Baron Dijols de Mondot, dont la famille était originaire du Rouergue et du Limousin.
D’après un plan de 1734, ce château dont la construction peut être assignée aux premiers temps de la féodalité, était flanqué de onze tours avec cour intérieure, pont-levis. La cour comportait une deuxième enceinte protégée par un donjon.
Les douves remplies d’eau(L'Orvanne) ont, en moyenne, de 20 à 30 mètres de large. Il ne reste actuellement que 5 tours (dont l’une fut très endommagée ainsi que le château actuel, par les bombardements aériens en juin 1940) et les deux tiers de l’enceinte.
Les murs des tours ont trois mètres d’épaisseur en moyenne et les murs d’enceinte deux mètres cinquante. Le château actuel (habitation) a été reconstruit au XVIII° siècle, en partie sur les ruines de l’ancien. Au cours d’un curage des douves effectué en 1907, on a retrouvé intactes, à un mètre environ sous l’eau, toutes les fondations des tours rasées.
Ce château fut habité par Blanche de Castille et le roi Saint-Louis, qui y firent d’assez longs séjours. Il peut s’enorgueillir d’avoir abrité dans ses murs, la reine qui, pendant ses deux régences, gouverna la France avec tant de sagesse et de fermeté et le Saint Roi Louis IX qui reste une des plus belles figures de notre histoire. Philippe VI de Valois y data une chartre le 10 février 1349. Pendant la guerre de 100 ans, le Dauphin –entre 1420 et 1422 – vint établir son quartier général au château de Dian dont il renforça les fortifications.